Thérèse Raquin Scène De Rencontre

Je prendrai un exemple, pour établir nettement létat des choses. Nous sommes au théâtre ou dans un roman. Un jeune homme pauvre a rencontré une jeune fille riche; tous les deux sadorent et sont parfaitement honnêtes; le jeune homme refuse dépouser la jeune fille par délicatesse; mais voilà quelle devient pauvre, et tout de suite il accepte sa main, au milieu do lallégresse générale. Ou bien cest la situation contraire : la jeune fille est pauvre, le jeune homme est riche; même combat de délicatesse, un peu plus ridicule; seulement, on ajoute alors un raffinement final, un refus absolu du jeune homme dépouser celle quil aime quand il est ruiné, parce quil ne peut plus la combler de bien-être. A cause de son tempérament, ses amis qui, au début le considéraient comme leur Plassans, lieu originel de la saga des Rougon-Macquart. Il faut battre lopposition royali. CHARLOTTE. Bast! Elle ne saurait que dire à ses créanciers.. Vous êtes sa garantie. thérèse raquin scène de rencontre CAMILLE. Cest Thérèse qui samuse à me faire peur.. Un peu plus je laissais tomber la bouteille de Champagne.. Caurait été trois francs de perdus. Le second volume du Théâtre complet contient les comédies les plus littéraires do M Labiche. Je parlerai dabord du Voyage de M. Perrichon, quon sétonne de ne pas voir désormais au répertoire de la Comédie-Française. On connaît le sujet, tiré dune observation toute philosophique, quun La Rochefoucauld misanthrope aurait pu formuler ainsi : Nous aimons les hommes non pour les services quils nous rendent, mais pour les services que nous leur rendons M. Perrichon, pendant mi voyage quil fait en Suisse, est sauvé par un jeune homme, Armand, et se met à le détester cordialement, tandis quil se prend, dune tendresse extraordinaire pour un autre jeune homme, Daniel, quil croit avoir tiré dun grand danger. Et cest ici quéclate la grande habileté de M Labiche. Ce bourgeois devrait être intolérable de vanité bête ; ajoutez quil est poltron, quil montre un égoïsme féroce. Eh bien, cest cette insupportable ganache que M. Labiche nous lait aimer, tant il le peint naïf ot brave homme au fond. Toujours cet heureux tempérament qui fait glisser lauteur-comique sur la vilenie humaine pour sarrêter simplement aux notes légères et drôles dont on sourit. RIBALIER, remettant le mouchoir ù Hortense. Ah 1 fichtre! votre mouchoir.. Adieu, mon amour. thérèse raquin scène de rencontre MADAME FIQUET. La tisane, la tisane! Que fais-tu donc, Eugénie? CHAPUZOT, entre ses dents. Ça va lui porter un coup. RABOURDIN, gagnant la porte avec Isaac. Et votre dernier prix est vraiment douze cents francs? Ils disparaissent dans le jardin SUZANNE. Quelle est heureuse des soins que Thérèse et son mari lui prodiguent. thérèse raquin scène de rencontre Christine sait que Claude préfère sa copie à elle-même mais elle semble impuissante Le pis est que cette phrase : Ça, cest du théâtre, prouve à quel point de simple facture Supprimons la lettre, et, dès lors, le dénouement prend une largeur magistrale. Clotilde dit tout à André. Celui-ci, écrasé, a une explication avec Pomerol, qui peut plaider en quelques mots la cause de Fernande et expliquer le passé de cette malheureuse enfant. Mais André garde un silence terrible. Tout dun coup, il appelle sa femme, qui comprend et se jette à ses genoux. Pomerol croit quil va la chasser. Et cest alors quAndré, grave et cérémonieux, dit là phrase de Diderot : Relevez-vous, madame la marquise! De cette manière, lexplication si pénible entre le mari et la femme serait esquivée. En outre, onsentirait bien à cpiel sentiment obéit André, à lhonneur de son nom, à loubli absolu du passé, à la tendresse quil éprouve malgré tout pour Fernande. La lettre est ridicule; avant comme après la lettre, la situation reste la même; cpie Fernande ait voulu avertir le marquis, ou quelle se soit laissée étourdir par la situation qui soffrait à elle, cela ne modifie que bien peu le drame. Le jeu des passions se joue beaucoup plus haut. Le Relevez-vous, madame la marquise perd alors toute sa grandeur. Si cest là de Part dramatique, cest là en tout cas de Part bien étroit et bien inférieur.,, seul avec Thérèse, il lembrasse. Elle résiste dabord puis se laisse faire. Dailleurs, cétait là une pose, pas davantage. La vanité était grande, en 1830; et, naturellement, les poètes se taillaient eux-mêmes le rôle quil leur plaisait de jouer. La mode était au dégoût de la vie, au mépris de largent, aux invectives contre la société; mais, en somme, les poètes et je parle des plus grands faisaient très bon ménage avec tout cela. Malgré leur désespérance et leur amour de la mort, ces messieurs ont presque tous vécu très vieux; en outre, leur mépris de largent nest pas allé jusquà leur faire refuser les sommes énormes quils ont gagnées, et ils se sont très bion accommodés de la société, qui les a oomblés dhonneurs et dargent. Tous blagueurs I Et le reste, quel abus du symbole! Il ny a plus une créature libre, naïve, allant son bonhomme de chemin. Tous les personnages sont rognés pour entrer dans un moule, tous gardent une attitude hiératique. Claude Frollo, cest la concupiscence menant au crime; Phoebus, cest le bellâtre, le soudard se laissant aimer; Gringoire, cest la fantaisie littéraire. Jai gardé Quasimodo, parce que celui-là est la quintessence des idées du potte. Je me plais à voir clans Quasimodo le romantisme lui-même, lintroduction du monst e ayant le coeur dun ange, une violente antithèse entre le corps et lâme, lallégorie même du grotesque uni au sublime. Et tout cela si fait à froid; pas une bavure, pas une émotion de la main, pas un de ces emballements, comme il y en a dans les toiles dEugène Delacroix. On sent que le romancier est resté parfaitement maître de lui, quil a combiné son grotesque et son sublime clans les doses voulues, que ses envolements sont réglés, quil est res ô pordéré, symétrique, classique dans lordonnance générale de son oeuvre. Ce nest pas Shakespeare, cest Walter Scott. Bourgeois! bourgeois! bourgeois! LAURENT, la prenant entre ses bras. Non, nous pouvons nous faire une existence tranquille. Il no sagit que de chercher, que dattendre les circonstances.. Souvent jai fait le rêve de lavoir à moi toute une journée; puis, mon désir grandissait, je voulais un mois de bonheur, une année, la vie entière.. Ecoute, la vie entière à nous aimer, la vie entière à être ensemble. Je quitterais mon emploi, je me remettrais à faire de lit peinture. Toi, tu toccuperais à ce que tu vomirais. Nous nous adorerions toujours, toujours.. Nest-ce pas que lu serais heureuse?